Livron

Cette journée est d'abord celle d'un accueil chaleureux par le collectif livronnais « Luther 2017 »,  groupe sympathique et dynamique autour de Marc Terrasse.

Café et gâteaux sont appréciés par les 35-40 adhérents de PHA + une dizaine de locaux.

Le centre Enjalbert est le lieu idéal pour ce genre de rassemblement, un grand espace extérieur et de belles salles de réunion.

La matinée est une balade dans le Livron historique en commençant par la place du Barry où les premières explications sont fournies sur la période 1562 (début du protestantisme local) à 1575 (siège de la ville par les troupes d' Henri III). Nous sommes alors situés sur l'extrémité nord de l'ancien bourg, et à 50 mètres au dessus du Livron moderne ; la position est réellement dominante !

La visite se poursuit en 2 groupes afin de pouvoir déambuler dans les rues étroites tout en pouvant capter les commentaires sur les différents sites : Grand rue avec des fenêtres « renaissance » rue Chenaille dite à arceaux, rue des grottes (ou voûtes), ancien temple de 1809 à 1937, ancien temple de 1614 à 1632 situé place de l'église, car repris par les catholiques à cette date, la place de la révolution avec le grand puits et le beffroi ; tout près la maison Clayssac qui servira de mairie de 1784 à 1931.

Les 2 groupes se rejoignent place de l'ancien marché, perchée au dessus de murailles surplombant les vallées du Rhône et de la Drôme ; la vue permet de distinguer le Vivarais rhôdanien avec Le Pouzin, La Voulte et Crussol, les vallées de l'Ouvèze et de l'Eyrieux.

Coté est, on distingue la tour du diable, seul vestige de la forteresse médiévale, et en amont de la Drôme les contreforts de la forêt de Saou, les 3 becs et les falaises de Roche Colombe.

Michel Lafont profite de la vue sur le Livron moderne pour parler des évolutions, à partir du milieu du XVIII° siècle, de la nouvelle ville autour d'industries diverses qui ont pû s'installer grâce aux multiples canaux qui irriguent la ville et aussi la campagne jusqu'au Rhône et à la confluence de la Drôme ; moulinages, moulins à grains,scieries, taillanderies.

A nouveau en 2 groupes, nous nous dirigeons vers le cimetière protestant créé en 1823, où reposent des familles qui ont marqué la vie des livronnais aux XIX ° et XX° siècles.

En repartant on voit les vestiges de la collégiale St Prix brûlée en 1568, et ce qui reste de la maison consulaire.

La visite se termine par la rue des Fauries, avec à gauche le château du bourg, et à droite la porte cloutée et le four à pain perché, et en saillie.

Sur la placette on peut distinguer, outre un autre puits, une enseigne de forgeron magnifique.

Les membres du collectif, Marie Claire Faugier, Marc Terrasse, René Crouzet, Marc Roinat, René Lafont ont apporté de nombreux commentaires au cours de la visite qui a surpris nombre de participants par la richesse de ce patrimoine livronnais.

Il est 12h 30 et nous allons prendre à l'ombre des arbres du centre Enjalbert un casse-croûte bien mérité!

Avant la reprise,et pour le reste de la journée, dans la salle servant de bibliothèque, les bulletins annuels de PHA et autres parution ou livres sont exposés pour la vente. De même le « collectif livronnais » vend les 2 livres issus des travaux de Jean Pierre Bernard, ancien historien local.

Après une intervention de Didier Picheral, coprésident de l'association, l'histoire complète du protestantisme à Livron est décrite en duo, par Michèle Célérien et Michel Lafont ; Un long récit qui retrace les épisodes de guerre, de misère, mais aussi qui mettent en relief le courage de ces assiégés qui ont fait battre en retraite les troupes d'Henri III. Ce n'est pas rien !

C'est alors que Jean Claude Déaux de PHA intervient pour parler de la numismatique ;

en effet Livron a battu monnaie de 1577 à 1580 environ, sous l'impulsion de Lesdiguières, chef protestant du Dauphiné ; il nous a expliqué que les pièces battues à Livron avaient la même marque que celle battues à Grenoble. Son exposé a suscité de nombreuses questions de l'assemblée, notamment sur le fait que la monnaie frappée était illégale.

La suite de l'histoire locale reprend, et on apprend qu'avec l'édit de Nantes, Livron sera une des 12 places fortes du Dauphiné. Mais la suprématie protestante va progressivement être perdue ; les catholiques reprennent le contrôle de la ville, et avec la révocation de l'édit de Nantes de dures épreuves touchent les protestants livronnais. Une renaissance aura lieu au XVIII° siècle, mais accompagnée, hélas, de divisions.

La fin de la journée est présentée par Johannes Melsen de l'association « sur le pas des huguenots... et des Vaudois » A partir de l'histoire de l'exil des protestants persécutés à la fin du XVII ° siècle et au début du siècle suivant, il nous présente les parcours qui mènent au « refuge »  ; celui de Poët Laval à Bad Karlshafen a obtenu un label européen en étant classé GR (965).

Johannes  Melsen a insisté sur la mise en valeur de cette histoire et de ce patrimoine culturel européen.

Ainsi, la rencontre de peuples européens y est favorisée à travers des étapes culturelles et des parcours touristiques.

Après un débat animé sur cette dernière intervention, Michel Lafont et Marc Terrasse cloturent la journée, très appréciée par l'ensemble du public et des organisateurs.

En images

puits dans le hat Livron

pièce de monnaie " type Livron" de la fin du XVI° siècle

exposé de Joahnnes Melsen sur le chemin des huguenots

vieux Livron

pendant l'exposé sur le protestantisme à Livron

rue Chenaille vue d'en bas

blason d'un forgeron

porte cloutée

partie protestante du cimetière (XIX° siècle)

partie protestante du cimetière

ancienne église devenue temple à la fin du XVI° siècle

visite vieille ville

calade de la rue Chenaille

l'assemblée

grand rue

grand rue au niveau du 2° temple construit en 1809

vestige de l'ancienne collégiale

façade dans la grand rue

 

la porte du temple du XIX° siècle