Deux images de Font Réal à quelques années d’intervalle.

La sortie organisée par  PHA à Saint Jean Chambre et surtout à « Font-Réal » selon l’ancienne orthographe est centrée sur les derniers épisodes Camisards en Vivarais , et le personnage d’Abraham Mazel dont nous parlera M Pierre Coulet , historien . La journée est organisée par Edith Roche, Abel Michon et Serge Facci.

St Jean Chambre  est un petit village de plateau, entouré de forêts au croisement de plusieurs routes où on arrive depuis Silhac, Vernoux, Chalancon, Le Cheylard ou Lamastre. Nous y sommes accueillis à la  toute nouvelle salle des fêtes par son maire .

M. Durand,  édile de la commune, nous présente ce village de plus de 600 habitants peuplé d’artisans, de jeunes couples avec enfants ( une trentaine d’élèves dans l’école primaire laïque un peu en contrebas.

Une rue principale bordée de roses trémières, l’église aux voûtes romanes encastrée dans des maisons à quelques pas du temple et de la mairie .

Le temple
Une rue du village

Le temple avec sa cour carrée  où avait été planté l’arbre de la liberté aujourd’hui disparu, jouxte la mairie

Dans le temple remarquer la chaire et le banc du Consistoire attenant qui mériterait d’être conservé et classé.

 

 

 

 

Dans le temple du 19eme siècle, M. Gérard Chastagnaret, notaire de formation et passionné d’histoire, natif du village nous dresse un portrait haut en couleur de St Jean Chambre qui a eu jusqu’à près de 1500 habitants dans les années 1880, avec un nombre respectable de cafés (6), où les gens vivent pauvrement mais sans jamais manquer de rien et où se côtoient de façon harmonieuse la paroisse protestante ( marquée par le pasteur Spiro), les représentants de l’école laïque et l’église catholique.

Après cet exposé :balade découverte du village avec quelques maisons anciennes datant du 17eme siècle, en compagnie de Messieurs  Gérard Chastagnaret, intarissable en anecdotes  et  Joël Charette, ancien maire du village.

                    

Visite par G Chastagnaret                                          Discours de M Durand le maire                           Arbre de la liberté 1989                                                                                                                          actuel   et J Charette ancien maire

A midi, il est temps de se regrouper dans les voitures ou cheminer à pied pour parcourir les 2 kilomètres qui nous séparent du château de Font-Réal. Nous y sommes attendus par Monsieur Lethrones et son épouse, les propriétaires, qui mettent à notre disposition un sous bois pour notre pique-nique.

                           

Après le message de bienvenue du propriétaire de Fontréal, Thierry Lethrosne et le moment »pique-nique convivial », place aux travaux de l’après midi !

Nous empruntons l’histoire du château de Font-Réal au site de la commune:

On trouve la mention du château de Font-Réal dès 1358 selon Jean Régné exempté de toute imposition par le roi Jean Le Bon . Il appartient au Poitiers/Valentinois. En 1419, à la mort de Louis II de Poitiers il passe en diverses mains puis revient aux Poitiers Valentinois, dont Diane, puis à divers seigneurs jusqu’en 1599 où Jacques de Chambaud l’achète . Cédé dans un premier temps à Jacques de Brion contre des biens qu’il avait en vallée de l’Ouvèze, un procès résilie les accords en 1629, la propriétaire est Paule de Chambaud. La maison forte avait 3 tours, elle n’en a plus que 2, dont une seule d’origine. Celle qui était devant la maison a été détruite en même temps que le château de Rochemure sur ordre de Richelieu vers 1630.En 1645 Pierre Bouveron en est le fermier pour 3 ans. Saisi  en 1676 pour remboursement des dettes faites par le seigneur de Privas.  En 1748 le seigneur de Privas de l’époque César de Fay Gerlande passe un bail à locaterie avec Pierre Antoine Bouveron, il est décrit comme étant en mauvais état… En 1772 le bail passe à Etienne Chabanette ménager à Fayolle. Ce dernier finira par acquérir le domaine au moment où Fabrias Fay de la Tour Maubourg (dernier seigneur de Privas).

L’acte datant du 30 messidor an VI( 18 juillet 1798) a été mis en scène pour notre plus grand plaisir.

Conférence de Pierre Coulet sur les épisodes camisards de 1709 et notamment le portrait           d’  Abraham Mazel, jeune chef camisards dont le dernier combat est livré à Font-Real en juillet 1709.

  En mars 1709,  Daniel Guy dit « Billard » et Antoine Dupont passent en Vivarais avec Abraham Mazel, où ils créent une troupe de jeunes gens autour de Jean Justet de Vals. Rappelons qu’Abraham Mazel s’était déjà échappé de la tour de Constance d’Aigues Mortes avec 17 autres prisonniers
Le 22 juin , ces camisards attaquent le régiment de Courten et gagnent le combat. Mais le 8 Juillet ils sont défaits au combat de Leyrisse où Justet est tué.
Le reste de la troupe de Mazel est dispersé à  Font-Réal près de Saint Jean Chambre le 19 Juillet 1709.
Daniel Gui est tué près de Vors et un panneau marque sa mémoire à l’endroit où l’église catholique a cru bon de mettre une croix de mission qui porte désormais le nom de Croix de Billard!!
Mazel parvient à s’enfuir vers les Cévennes où il rencontre Claris, Corteiz préparant un nouveau soulèvement . Ce sera le 14 Octobre 1710. Mazel sera pris et exécuté au Mas de Couteau  près d’Uzès.
(Une plaque commémore cet évènement au temple d’Uzès, ancien couvent des Cordeliers acquis en 1791 par les réformés.)
Histoire mimée des Chabanette

Et ensuite une surprise en costume « d’époque », l’histoire de l’illustre famille Chabanette qui a vécu à Font-Real au 19eme /20eme siècle

Tombe d’Etienne Chabanette dans son Jardin

mise en scène par Serge Facci, généalogiste amateur et interprétée avec brio par Serge, Abel, Sylvie et Edith.

 

Fin de la journée par la découverte du cimetière protestant de Fontréal et du jardin clos où est enterré Etienne Chabanette et où poussent de vieilles essences de poiriers .